Chris Metzen revient sur l'échec du projet Titan et sa retraite 

WoW

Le 13 septembre dernier, nous apprenions que Chris Metzen décidait de prendre sa retraite après 23 années passées chez Blizzard. Depuis, nous avions eu très peu de nouvelles, mais aujourd'hui c'est chose faite grâce à l'interview de Scott Johnson.

Pendant un peu plus d'une heure, nous découvrons quelques aspects pas forcément connus de cette figure emblématique de chez Blizzard. Bien qu'aujourd'hui, il a laissé une trace indélébile derrière lui, il affirme que Blizzard est une entreprise constituée de gens géniaux qui feront de très grandes choses même sans lui. Nous vous proposons de retrouver dans cet article une traduction du résumé effectué par MMO-Champion.

L'interview de Chris Metzen par Scott Johnson

• Quitter Blizzard a été incroyablement difficile pour Chris. Il était là depuis sa jeunesse, c'était sa vie, son identité. Blizzard lui a permis de réaliser les rêves qu'il avait en étant plus jeune.
• Les années passées à travailler sur le projet Titan étaient très frustrantes.
• Il y avait beaucoup de stress et de peur. Que se passerait-il si le jeu n'était pas parfait ? Et si les gens le détestaient ? Et si Blizzard et Chris en avaient honte ?
• Il y avait un cercle vicieux. Quand on réussit quelque chose, les gens s'attendent à ce qu'on réussisse également la suivante.
• Qu'importe si votre jeu est génial et qu'on vous aime, il vous faut encore vous dépasser.
• Quand le projet titan a été annulé, Chris Metzen se sentait très mal, très frustré et incertain sur son avenir.
• Après Titan, l'équipe a eu l'idée d'Overwatch.
• Chris Metzen n'était pas sûr de pouvoir assurer la direction créative et être le leader du projet. Il ne savait pas s'il arriverait à remotiver tout le monde.
• Dans sa tête, il s'agissait de son baroud d'honneur, motivé par ses amis et son amour de Blizzard.
• Il avait le sentiment que Blizzard et ses amis avaient plus que jamais besoin de lui, et c'est ce sentiment très fort qui l'a conduit à tout donner.
• Titan a été une déchirure dans l'équipe. Trop de gens protégeaient leur vision du jeu et de ce qu'il devait être. Les gens ont arrêté de communiquer et de développer ensemble. L'équipe s'est fracturée.
• Overwatch était un don et une bénédiction. Cela a rappellé à tout le monde qu'ils étaient bons. La réussite du jeu a été la cerise sur le gâteau.
• Ce dont Chris Metzen va se rappeler lorsqu'il aura 80 ans, c'est la joie d'avoir pu construire Overwatch avec son équipe. Ils se sont donnés à fond.


L'échec du projet Titan a été un profond traumatisme pour Chris Metzen

• Metzen a commencé à avoir des attaques de panique et d'anxiété pendant les deux années qui ont précédé sa retraite. Il ne savait pas d'où cela venait et ce que c'était au début, et a même fini aux urgences, alors que médicalement il n'avait rien.
• C'est quelqu'un d'assez introverti qui n'aime pas vraiment sortir de sa zone de confort. Il ne sort pas beaucoup et n'a pas beaucoup d'amis en dehors de Blizzard après toutes ces années. Il s'améliore cependant, car il a plus d'énergie pour aller vers les autres.
• Chris Metzen devait se rendre à la BlizzCon avec ses enfants cette année pour voir Weird Al, mais il a fait une nouvelle attaque de panique et a donc décidé d'annuler son déplacement.
• À un moment, il était en panique en permanence. Sa femme l'a aidé et lui a conseillé de consulter et de demander de l'aide. Au fond de lui, il savait que c'est ce qu'il devait faire mais avait du mal à l'accepter. Il n'aurait jamais pu prendre sa décision de quitter Blizzard et ce qu'il considérait comme ses engagements auprès des gens s'il n'avait pas reçu de l'aide.


Mamytwink et Zecharia en compagnie de Chris Metzen (à gauche) et Jeff Kaplan (à droite) lors de la Blizzcon 2014

• Blizzard est une entreprise constituée de gens géniaux qui feront de très grandes choses même sans lui. Quitter l'entreprise n'était donc pas un "abandon".
• Être à la maison et s'occuper de sa famille, c'est génial. La seule chose qui lui manque vraiment, ce sont ses amis.
• Il y a plusieurs aspects dans son ancien métier de leader créatif. Tout d'abord, celui d'interagir avec les gens qu'on aime, avoir des idées, rigoler etc. Il y a également la part de construction du projet, ou il faut compter les gens, faire attention aux politiques de l'entreprises, se comporter en patron, avoir la pression d'avoir des vies et des carrières entre les mains. Ça lui manque de partager des idées avec ses amis.
• Chris Metzen pourrait reprendre le travail dans quelques années, mais il ne se voit pas à un poste à responsabilité une nouvelle fois.
• Il souhaite raconter des histoires, mais de plus petites histoires.
• Peut-être qu'il travaillera avec Christie Golden (ndlr : l'auteure de plusieurs livres World of Warcraft) un jour.
• Chris Metzen ne souhaite pas remettre son costume de directeur créatif sans qu'il n'y soit prêt. Il a besoin de savoir pourquoi il fait les choses et si elles vont lui apporter du bonheur. Si les vrais raisons pour lesquelles il reprend le travail sont de garder sa lame affutée, éviter d'être oublié ou prouver des choses à quelqu'un, alors ce serait une erreur de la faire.